L’association communautaire homosexuelle Ex Aequo, Partenaire santé des hommes qui aiment les hommes fête 30 ans cette année. Ses volontaires ont monté une exposition en ligne. 

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Intitulée “toujourspas.exaequo.be”, elle retrace les étapes marquantes de son travail pour la santé des hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes. 

“toujourspas.exaequo.be”, le titre de l’exposition en ligne visible à la même adresse est une triple référence comme l’explique son président, Pablo Sanz Moreno: “Les hommes homos et bisexuels et plus largement les personnes LGBTI ont un accès plus compliqué à la santé. Il nous faut souvent faire un coming out médical. Expliquer notre mode de vie suppose s’exposer à un possible jugement et de nombreuses personnes LGBTI préfèrent cacher leur mode de vie aux professionnels de santé”. 

A cela s’ajoute pour les personnes vivant avec le VIH, des peurs qui sont réellement d’un autre âge et viennent compliquer, là aussi, l’accès à la santé. “On ne le répètera jamais assez: une personne sous traitement dont la charge virale, c’est à dire la quantité de VIH dans le corps, est indétectable ne transmet pas le virus”. 

Enfin, quand 43% des contaminations au VIH sont encore le fait de relations sexuelles entre hommes en 2022, le président d’Ex Aequo regrette que les financements publics ne soient pas proportionnels. “Il s’agit d’une situation institutionnalisée dans les financements mais qui ne cesse pas pour autant d’être injuste. C’est une véritable discrimination: nous ne sommes clairement pas égaux dans notre accès à la santé”. 

Des discriminations que l’association combat depuis sa création en 1994. D’abord dans la lutte contre le VIH, sa mission première. François Delor écrivait ainsi dans la convocation envoyée pour créer l’association: “Le nom Ex Aequo auquel nous sommes parvenus signifie, dans sa traduction, “de mérite égal” ou encore “sur le même rang”. Nous y avons entendu une invitation. Nous devrons y répondre et mettre en œuvre cette égalité de traitement préventif que mérite aujourd’hui une population particulièrement touchée”. 

L’association a accompagné le VIH dans son évolution. Le traitement post exposition qui permet de stopper une contamination s’il est commencé au plus vite et dans les 72 heures après le risque, la PrEP, un traitement préventif qui permet d’éviter une transmission… 

De nos jours, l’association travaille à la création d’une Maison Arc-en-Ciel de la Santé, une maison médicale située tout près du Manneken Pis, dans le centre communautaire LGBTI des Grands Carmes, un projet commun à Genres Pluriels, Tels Quels, la RainbowHouse Brussels et Ex Aequo. 

“En réalisant l’exposition en ligne, nos volontaires ont voulu raconter cette histoire. Comment notre association a su rester pertinente et fidèle à sa mission première: agir par, pour et avec la communauté homosexuelle dans sa lutte contre le VIH mais aussi pour une santé meilleure . Parce que les personnes LGBTI ont un droit égal à la santé et au soin” conclut Pablo Sanz Moreno.