PrEP

La prophylaxie pré-exposition (PrEP) est un outil de réduction des risques de transmission du VIH. Il s'agit de prendre un traitement antirétroviral en préventif, c'est-à-dire avant et après une potentielle exposition lors d'un rapport sexuel.

PrEP: les adresses utiles!

Les membres de l'équipe d'ExAequo sont également disponibles pour répondre à tes questions sur la PrEP, par téléphone au 02 736 28 61 et par courriel sur prep@exaequo.be.

La PrEP c'est quoi?
  • «Pré » = avant
  • « Exposition » = contact potentiel avec le VIH
  • « Prophylaxie » = traitement préventif pour empêcher une infection de se produire.

Il s’agit de proposer à une personne séronégative au VIH (c’est-à-dire qui n’a pas contracté le VIH) et qui a une forte probabilité d’être exposée à ce virus, un médicament qui va éliminer le risque de transmission.

Le principe de la prophylaxie n’est pas nouveau : la PrEP protège du VIH comme certains médicaments protègent du paludisme.

Le traitement PrEP se base sur la prise d'un médicament antirétroviral contenant 2 molécules agissant contre le VIH : tenofovir disproxil et emtricitabine. Plusieurs marques dont des génériques sont en vente en Belgique.

PrEP (PROPHYLAXIE PRÉ-EXPOSITION) ≠ TPE (TRAITEMENT POST-EXPOSITION)

Il ne faut pas confondre la PrEP (prophylaxie pré-exposition) avec le traitement d’urgence VIH (dit « traitement post-exposition » ou « TPE ») qui doit être pris après un rapport à risque, le plus vite possible et au maximum dans les 72 heures (au mieux dans les 48 heures).

LA PrEP PROTÈGE DU VIH MAIS PAS DES AUTRES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES (IST)

Il est important de noter que la PrEP, comme le TPE, réduit le risque de transmission du VIH mais pas pour les autres infections sexuellement transmissibles : syphilis, gonorrhée, chlamydia, hépatites, papillomavirus (HPV), etc...

Lorsque l'on prend la PrEP, il est donc important d’être vacciné.e lorsque cela est possible (hépatites A et B, HPV) et de faire des dépistages réguliers, non seulement du VIH, mais aussi des autres IST, dans le cadre d’un suivi médical.

Avec ou sans PrEP, il est recommandé de réaliser un dépistage des principales IST (VIH, syphilis, chlamydia, gonorrhée et faire le point sur les hépatites) au moins une fois par an et/ou tous les 10 partenaires.

A qui s'adresse la PrEP?

La PrEP est actuellement indiquée pour toutes les personnes séronégatives exposées à un risque important de contamination au VIH. Ce risque dépend de facteurs comportementaux (nombre de partenaires, difficulté à utiliser systématiquement le préservatif lors des rapports sexuels anaux ou vaginaux) et de la prévalence du VIH dans le groupe de personnes en question.

Le diagnostic d’une IST, une consommation de drogues ou d’alcool entraînant une baisse de la vigilance pouvant avoir une incidence sur la réduction des risques lors de rapports sexuels, ou une prescription répétée de traitement post-exposition (TPE) contre le VIH peuvent indiquer un risque important d’infection par le virus. Le risque peut aussi être temporairement accru, justifiant une PrEP limitée dans le temps (tourisme sexuel/sex parties dans des pays/villes où la prévalence du VIH est plus élevée, etc.).

Dans tous les cas, après avoir discuté avec vous de votre risque VIH, c’est au/à la médecin de décider de prescrire ou non la PrEP.

ET POUR LES COUPLES SÉRODIFFÉRENTS ?

La PrEP n’est pas recommandée pour les partenaires séronégatifs.ves de personnes séropositives sous traitement efficace, sauf exception. En effet, les expert.e.s VIH savent que le traitement des personnes séropositives est suffisant pour empêcher une transmission pour autant que le traitement soit pris selon la prescription et que la charge virale soit durablement indétectable, c’est-à-dire que la quantité de virus dans le sang soit en dessous du seuil de détection.

La PrEP, comment ça marche?

Lorsque l’on prend la PrEP, le médicament bloque la réplication du virus et donc sa dissémination dans l’organisme.

LA PrEP FONCTIONNE SI ON LA PREND BIEN !

Toutes les études montrent qu’il faut suivre rigoureusement la prescription pour que le traitement soit le plus efficace possible.

De plus, selon plusieurs études la PrEP contribuerait à réduire les IST. En effet, les personnes sous PrEP doivent être sous suivi médical régulier et se faire dépister tous les 3 mois, ce qui à terme, est positif dans la lutte contre toutes les IST.

EN BREF : PRESCRIPTION ET SUIVI

Selon les recommandations du/de la médecin, la PrEP pourra être continue (une prise quotidienne) ou intermittente (uniquement avant et après un ou plusieurs rapports prévisibles).

La prise d’une PrEP nécessite un suivi médical, chaque trois mois ou plus fréquemment si cela s’avère nécessaire.

Cette consultation permettra :

  • La réalisation d’un dépistage des principales IST (VIH / syphilis / chlamydia / gonorrhée / hépatite B si l’immunité n’est pas garantie / hépatite C);
  • Une évaluation de votre situation et des éventuels effets secondaires;
  • Un encouragement concernant la réduction des risques notamment par la prise de la PrEP selon les recommandations.

EN BREF : LES RISQUES / EFFETS SECONDAIRES

Avant de commencer une PrEP, il est nécessaire d'exclure une infection au VIH, ainsi qu'une hépatite B active.

En cas de prise prolongée, le traitement entraîne parfois une perte de densité osseuse (mais sans augmentation du risque de fracture). La fonction rénale doit également être suivie de près.

Si malgré la PrEP une personne contracte le VIH, il est important que le diagnostic soit posé rapidement car, dans ce cas, une trithérapie standard est indiquée. C’est pourquoi un dépistage VIH doit être effectué avant le début de la PrEP, un mois plus tard, puis trimestriellement.

Les schémas de prise

PrEP « EN PRISE CONTINUE »

Un comprimé par jour

C'est le schéma recommandé aux États-Unis depuis 2012. L’efficacité a été prouvée par plusieurs essais cliniques. Le comprimé peut être pris avec ou sans repas.

Il est conseillé de le prendre à la même heure chaque jour. Cela permet d’établir une routine et de maintenir dans l’organisme une concentration d’antirétroviraux suffisante pour garantir une protection optimum. L’efficacité de la PrEP peut diminuer en cas d’oublis répétés dans la prise du médicament.

Pour les personnes cisgenres exposées à un risque d’infection par le VIH adoptant ce schéma, il est recommandé de considérer que l’activité protectrice optimale est acquise aux niveaux pénien et anal après 7 jours de traitement. Il est également possible d'atteindre une protection optimale après 2 heures pour la région en prenant 2 comprimés en une seule prise. Au niveau vaginal, il faut 7 jours de traitement et seul le schéma de prise quotidien protège efficacement. Pour les personnes transgenres, la question doit être étudiée au cas par cas en fonction de la génitalité, d’un éventuel traitement hormonal et des pratiques sexuelles.

RAPPORTS ANAUX : La protection optimale est obtenue après 7 JOURS de prise quotidienne ou bien 2 heures en prenant 2 comprimés en une seule prise.

RAPPORTS VAGINAUX : La protection optimale est uniquement obtenue après 7 JOURS de prise quotidienne.

Plus la personne est assidue dans la prise de son traitement, plus grande est l’efficacité de la PrEP

PrEP « EN PRISE INTERMITTENTE »

Chez les hommes cisgenres ayant des rapports sexuels avec des hommes, le schéma de « prise intermittente » peut aussi être envisagé car il a été testé par l’essai ANRS-Ipergay avec un taux d’efficacité de 86 %.

Ce schéma « à la carte » nécessite d’anticiper ses rapports sexuels quelques heures à l’avance. L’avantage de ce schéma est qu’il permet d’arrêter de prendre des comprimés dans les périodes sans risque d’infection (abstinence, relation exclusive avec un.e partenaire séronégatif.ive ou séropositifs.ive indétectable, rapports sexuels sans pénétration et/ou sans sperme dans la bouche, utilisation systématique du préservatif pour les pénétrations…).

  • PREMIÈRE PRISE :
    Deux comprimés en même temps à prendre maximum 24h et minimum 2h avant le rapport sexuel.
  • DEUXIÈME PRISE et suivante(s) :
    Un comprimé à prendre environ 24h (à plus ou moins 2h) après la précédente.
  • DERNIÈRE PRISE:
    Un comprimé à prendre environ 24h (à plus ou moins 2h) après la précédente et sans exposition potentielle entre les 2.
L’efficacité de la PrEP est maximale si le schéma de prise est respecté.

Une ou plusieurs prises oubliées ou décalées diminueront la protection contre le VIH. En effet, le médicament doit être suffisamment concentré dans l’organisme pour protéger du virus.

Par exemple, il a été démontré que prendre des comprimés seulement avant un rapport sexuel, sans prise après le rapport, ne protège pas contre le VIH.

Après une interruption de la PrEP de 7 jours ou plus, il est recommandé de recommencer un schéma complet initié par 2 cachets maximum 24h00 et minimum 2h avant d'avoir le 1er rapport.

Si vous avez des doutes, des questions sur la façon de prendre la PrEP, n’hésitez pas à en parler au.à la médecin qui vous suit pour la PrEP ou à un travailleur communautaire à info@exaequo.be ou au 02 736 28 61 !

Quels effets indésirables?

La prise d’antirétroviraux pour réduire le risque de contracter le VIH est généralement très bien tolérée. Mais comme la plupart des médicaments, elle peut occasionner des effets indésirables.

Il est possible d’éprouver de légères nausées, des diarrhées, des douleurs abdominales ou des maux de tête. Dans les études de prise en continu, ces effets indésirables ont disparu chez la plupart des personnes après les premières semaines de traitement.

Des effets secondaires plus sérieux, liés à des problèmes de reins et de densité minérale osseuse sont rares, et surviennent lors d’une utilisation au long cours. Certaines personnes peuvent avoir de légères augmentations de la créatinine (un indicateur de la santé du rein). Dans les cas où ils se produisent, ces problèmes de reins régressent une fois le médicament arrêté, mais justifient une surveillance attentive pendant toute la durée du traitement par des contrôles sanguins réguliers.

INTERACTIONS

La PrEP n’a pas d’interactions connues avec l’alcool ou les drogues récréatives, ni avec la plupart des antidépresseurs, les traitements contraceptifs et autres traitements hormonaux. Il n’y a pas non plus d’effets connus sur la libido et la performance sexuelle.

En revanche, il est déconseillé d’utiliser, en particulier de façon prolongée, d’autres médicaments toxiques pour les reins comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens.

ET SUR LE LONG TERME ?

Il existe de nombreuses données sur la sécurité à long terme de ce médicament car il est utilisé depuis plus de dix ans dans les trithérapies qui sont prescrites aux personnes vivant avec le VIH. La PrEP étant un nouvel outil de prévention, il n’existe pas encore de telles données pour les personnes séronégatives.

Pour toutes ces raisons, il est indispensable d’avoir un suivi médical lorsqu’on prend la PrEP.


Et le préservatif dans tout ça?

Le préservatif est un outil efficace dans la prévention du VIH. Lorsqu’il est utilisé correctement et systématiquement, il protège du VIH et réduit le risque de contracter une autre IST et prévient une grossesse non planifiée.

Si la PrEP réduit largement le risque d’infection par le VIH, elle ne protège pas des autres IST. La PrEP intervient en complément des autres outils de réduction des risques comme le préservatif, le dépistage et le traitement.

Ainsi, la PrEP s’adresse autant à des personnes qui ont des difficultés ponctuelles à utiliser le préservatif qu’à des personnes qui n’en utilisent jamais. La PrEP permet aussi à une personne de se protéger du VIH quand son•sa partenaire ne souhaite / peut pas mettre de préservatif.

La PrEP vient s’ajouter à une palette de stratégies de réduction des risques parmi lesquels :

  • l’usage de préservatifs et de gels lubrifiants adaptés ;
  • le dépistage régulier du VIH et des autres IST ;
  • le traitement et l’information aux partenaires ;
  • le recours au traitement d’urgence VIH (TPE) en cas d’oubli ponctuel ou de rupture de préservatif lors de pénétrations, au maximum dans les 72 heures après le risque ;
  • le recours au traitement comme outil de prévention (TasP) chez le•la partenaire séropositif•ve : charge virale indétectable depuis plusieurs mois = zéro cas de transmission au•à la partenaire séronégatif•ve ;
  • outils de réduction des risques liés à la consommation de substance, par inhalation (snif) et injection (shoot) ;
  • l’exclusivité sexuelle complète ou pour certaines pratiques alors réservées à un·e partenaire, en particulier les pénétrations.

Choisir d’utiliser la PrEP, tout comme choisir d’utiliser des préservatifs ou d’autres outils de réduction des risques, est une décision personnelle. La seule chose qui importe est de trouver la stratégie qui vous convient le mieux et qui contribue à votre épanouissement sexuel en vous apportant la plus grande sécurité possible.

Comment obtenir la PrEP?

PRESCRIPTION MÉDICALE

La PrEP peut être prescrite dans centres de référence VIH.

Si tu rentres dans les critères de prescription, tu reçois une demande de remboursement à remettre à ta mutuelle. Suite à l’accord du médecin-conseil et grâce à l’ordonnance délivrée par le spécialiste, tu peux obtenir la PrEP en pharmacie au prix de 11,90€ pour une boîte de 30 comprimés (pour un.e assuré.e ordinaire). Il existe un générique de ce médicament, ainsi qu'un conditionnement de 90 comprimés à 15€. À ce coût viendront s’ajouter les prix des analyses médicales et le prix des consultations (qui varie selon le lieu du suivi médical). Renseigne-toi auprès d’Exaequo (prep@exaequo.be ou 02 736 28 61) ou du centre de suivi.

Si tu le souhaites, tu peux aussi venir à exaequo pour un dépistage et discuter prep en même temps. Si tu rentres dans les critères nous pouvons réaliser les analyses préliminaires et faire le lien vers un centre prep qui se chargera de ton ‧suivi.. Prends contact avec nous pour plus d'infos (prep@exaequo.be ou 02 736 28 61) !

La PrEP pourrait aussi être fournie via l’AMU (Aide Médicale Urgente) si tu en es bénéficiaire. Renseigne-toi auprès de ton CPAS local ou contacte Exaequo pour plus d'informations..

Tu peux te renseigner auprès de ces structures pour prendre un rdv.




DÉLIVRANCE DU TRAITEMENT

Il est possible de se procurer le traitement :

  • Dans une pharmacie en Belgique, après accord de la mutuelle, ‧ou depuis un site internet soumis à la réglementation belge.
Quel suivi sous PrEP?

La PrEP ne consiste pas uniquement à prendre un médicament, cela implique également un suivi médical régulier afin de s’assurer de l’efficacité et de la tolérance du traitement.

LE SUIVI MÉDICAL

Avant de commencer la PrEP, une première visite te sera proposée pour évaluer avec toi si la PrEP est une stratégie de prévention adaptée à ta sexualité. Si tel est le cas, un·e médecin te prescrira les analyses requises. Avec ces résultats, il lui sera possible d’évaluer si tu ne présentes pas de contre-indications médicales. Ensuite, il ou elle te remettra (ou non) une première ordonnance pour le traitement.

Un mois après la première prise puis tous les trois mois (plus souvent si nécessaire), un suivi régulier permettra de :

  • faire un dépistage régulier du VIH : si tu contractes le VIH, tu devras ‧cesser dès que possible d’utiliser la PrEP afin de réduire le risque de développer des résistances médicamenteuses et pour lutter efficacement contre le VIH avec un traitement antirétroviral adapté ;
  • faire un bilan régulier des IST : la PrEP ne prévient pas les autres IST (syphilis, gonorrhée, chlamydia, hépatites A/B/C, etc.). Il est donc recommandé de faire un bilan régulier des IST tous les trois mois au minimum et dès qu’il y a des symptômes. Des vaccinations sont également recommandées (hépatites A et B et HPV) ;
  • faire contrôler la fonction rénale.

EN BREF : PRESCRIPTION ET SUIVI

Selon les recommandations du/de la médecin, la PrEP pourra être continue (une prise quotidienne) ou intermittente (uniquement avant et après un ou plusieurs rapports prévisibles).

Un suivi médical régulier est nécessaire pour s’assurer de l’efficacité et de la tolérance du traitement.
Infos pratiques

EXPOSITION VIH EN DEHORS D’UNE PREP, PENSER AU TPE

Si vous avez eu un rapport sans PrEP et sans préservatif ou lorsqu’il y a un doute, vous pouvez toujours demander un TPE (le plus tôt possible et au maximum dans les 72 heures, au mieux dans les 48 heures). Ce traitement d’urgence VIH est disponible à n'importe quel moment de la journée ou de la semaine, aux urgences d'un centre de référence ou un hôpital universitaire.

L’ACCOMPAGNEMENT

Certaines consultations PrEP proposent un accompagnement qui vous permettra de vous familiariser avec ce nouvel outil, de faciliter le lien avec l’équipe. Ceci vous aidera à mieux prendre en charge votre santé.

Généralement, il est également mis à votre disposition d’autres outils de prévention : préservatifs, gel, outils de réduction des risques liés à l’usage de drogues.

PRISE EN CHARGE PAR LES ASSURANCES

A partir du 1er juin 2017, la PrEP est remboursée en Belgique selon certaines conditions. Seul.e un.e médecin spécialiste rattaché.e à un Centre de Référence VIH peut prescrire de la PrEP après évaluation.

Parler de la PrEP

Un guide c’est bien, un entretien avec un.e médecin aussi. Tu peux aussi contacter ExAequo pour en parler avec un membre de notre équipe: 02 736 28 61 ou info@exaequo.be.

Échanger avec d’autres utilisateurs.trices de PrEP peut être un plus. Vous pouvez vous inscrire au groupe Facebook MyPrEP. C’est un espace d’information, de témoignages et de discussions pour les usagers.ères de la PrEP, les personnes intéressées par cette nouvelle stratégie de prévention ainsi que celles qui en défendent l’accès.

Vous trouverez également plus d'informations sur le site MyPrEP.be

Plus d'informations:
Brochure «My PrEP» | PDF

MyTherapy, une appli pour ne pas oublier de prendre son traitement.